Newsletter juin 2011 : Séminaire P.U.C.A « Universités et Territoires », Tour d’horizon des publications

Les territoires
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09 Juin 2011

Club Ville Aménagement – Groupe Ville Créative


Cette newsletter propose un tour d’horizon de l’actualité de l’aménagement universitaire, et des réflexions qui s’y rapportent.


Séminaire P.U.C.A « Universités et Territoires »

Réunissant des universitaires, des aménageurs et des chercheurs, le séminaire mis en place à l’initiative du PUCA est organisé en 9 séances autour de thématiques spécifiques. Il permet de créer un lieu d’échanges et de production de connaissances entre professionnels, dans un contexte d’évolution très rapide des politiques d’enseignement supérieur et de leur rapport au territoire. Autonomie des Universités, regroupement des établissements entre eux (notamment par les PRES), opération campus marquent aujourd’hui le nouveau paysage universitaire. Un site Internet permet de suivre sous la forme de synthèse les productions de chaque séance et de retrouver les principales présentations réalisées par les intervenants. Accès aux résumés et supports ici

La dernière séance (10 juin) était consacrée aux nouveaux enjeux de l’aménagement des campus universitaires à partir d’une étude des cas de Paris VII (intégré au projet Paris Rive Gauche), de Cergy (université nouvelle), de Toulouse et d’Amiens, et d’un projet de recherche action conduit par F. Rudolf sur les campus strasbourgeois. F. Montarras (Paris VII Diderot) a présenté les conditions d’insertion de l’Université dans le projet Paris Rive Gauche. Il a notamment insisté sur la nécessité de penser une université en plusieurs îlots, qui épouse les orientations urbaines de la ZAC et pense l’appropriation de ses bâtiments depuis la rue (services à RDC, division en volume…). Le dialogue permanent avec la SEMAPA étant un des critères de réussite pointé par le VP patrimoine de Diderot. Cette question est également abordée par F. Bonnet au sujet de l’Université de Toulouse et du site de Rangueil. La question des services présents sur les sites universitaires semble en effet déterminante pour construire leur attractivité. Aujourd’hui, le défaut d’activités ouvertes et d’offre de services empêche ces sites d’être concurrentiels d’autres centralités urbaines et obère leurs développements.

Cette réflexion sur la mixité pose par ailleurs la question de l’identité propre des sites universitaires ou des quartiers dans lesquels ils s’inscrivent.Se pose alors la question d’une position clairement identifiée dans le dispositif urbain et de l’organisation de « nouveaux espaces symboliques » pour les fonctions universitaires (O. Boesch, agence Grimbach).

A Cergy ou Amiens, la question du développement universitaire est complètement intégrée dans le projet de territoire et en est un élément moteur. A Cergy, les implantations universitaires sont dans la ville et ont été pilotées de concert avec l’EPA. Ce point constitue aujourd’hui une force pour l’Université qui facilite la construction d’une stratégie commune avec les collectivités (Obtention d’un Labex en synergie avec l’installation du Centre National du Patrimoine). A Amiens, les implantations universitaires sont progressivement ramenées vers le centre ville et viennent modifier l’ambiance de la ville. La ville vient de franchir une nouvelle étape par l’engagement d’une opération sur le site de la Citadelle, confiée à Renzo Piano et qui s’appuie de manière très importante sur les futurs développements de l’Université. Les équipements universitaires sont alors complètement intégrés dans le projet urbain, qui leur associe commerces et logements. L’identité spécifique de l’Université est maintenue par le contexte offert par la citadelle.

A partir de l’exemple de Toulouse, un enseignant chercheur pointe les problématiques liées à l’espace public peu ou pas impacté par les projets actuels et l’opération campus, qui ne tient pas compte du besoin « d’actualisation » des sites et est en décalage avec les usages. L’opération campus ne concerne en effet que quelques bâtiments sur les 150 que compte l’Université. Le schéma de développement imaginé par F. Bonnet doit permettre de penser le développement universitaire comme une question d’aménagement à part entière (mixité des usages, plan de déplacement, …). Cette stratégie se heurte pour l’heure à plusieurs problématiques : – la nécessité d’une gouvernance de projet clair dans un contexte d’évolution rapide des universités (Constitution des PRES, implication des collectivités, aménageurs…) – la question de la dévolution du patrimoine inscrite dans la loi LRU sur l’autonomie des Universités. – l’absence d’application du cadre réglementaire classique aux opérations d’aménagement universitaire (absent du PLU, pas de dispositif de concertation…)


A noter également :
 – la question des PPP (préconisés par le ministère dans la mise en œuvre de l’opération campus) est particulièrement présente dans le montage des projets et les premières opérations engagées sont plutôt MOP. Le PPP ne répondant pas à l’ensemble des problématiques présentes (complexités programme, logique d’aménagement, réhabilitations complexes).
 – les problématiques de concertation et d’appropriation des projets au sein de la communauté universitaire (enseignants chercheurs, personnels, étudiants) ont également été au cœur de cette séance.





Tour d’horizon des publications

Schéma directeur immobilier et d’Aménagement des Universités
La Caisse des Dépôts s’est donné comme priorité d’accompagner les Universités dans le passage aux responsabilités et compétences élargies. Un partenariat avec les Universités a été conclu pour conduire une série d’études thématiques sur les points clés de l’évolution des établissements français. Dans ce cadre, la CDC a accompagné la réalisation de Schéma Directeur Immobilier et d’Aménagement, tant sur l’aspect diagnostic que sur la dimension stratégique. Le rapport, fait l’analyse à partir de la présentation d’une trentaine de sites pour lesquels ces schémas ont été réalisés. Accéder au rapport, ici
La CDC a également publié dans le cadre de ces partenariats, des études sur le numérique à l’Université (ici), les campus durables (ici).

Dévolution du patrimoine

Le patrimoine de l’Université française s’élève aujourd’hui à plus de 18 millions de m² de SHON (dont 15 propriétés de l’Etat) et un patrimoine non bâti de l’ordre de 2500ha. Dans le cadre de la réforme engagée par la LRU et du passage aux responsabilités et compétences élargies, les Universités sont amenées à jouer un rôle de plus en plus important dans la gestion de leur patrimoine pour tendre vers des Universités Propriétaires. Cette évolution majeure est déjà engagée à Toulouse (UT1 – Capitole), ou à l’Université Pierre et Marie Curie. Le rapport d’information du sénateur Adnot, précise les conditions pour envisager la dévolution du patrimoine vers les Universités et préconise son engagement progressif, en fonction de l’état d’avancement sur chaque site. La dévolution ne manquera pas d’accélérer les questions autour de l’optimisation du bâti, de l’ouverture des campus à d’autres fonctions urbaines, d’attractivité des sites universitaires, et de lien aux stratégies territoriales… Une question déterminante, où les professionnels de l’aménagement doivent trouver leur place.
Pour accéder au rapport

Sur des cas à l’international
Dans le cahier de janvier de l’IAU-IDF (ici au format pdf), un article d’Hélène Dang Vu (Lab’urba – Paris Est), sur la place des Universités dans le développement des villes et leur capacité à conduire des démarches urbaines à partir de l’exemple des grandes universités américaines. Dans les cas présentés, l’université américaine se trouve ainsi en position de maître d’ouvrage de projets urbains, intégrant offre de logements, espace public, réhabilitations. Le montage d’opérations avec le privé est également une clé de financement pour les établissements (opération de promotion commerces / bureau à Columbia). L’aménagement des campus y est une composante centrale de l’identité des établissements et de leur attractivité.

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