20 nov. 2013

« Aménager la ville par la lumière » – 20 novembre 2013

Les conférences « 5 à 7 », Vidéos et podcasts
Paris (92000)

Conférence de Roger Narboni (Concepteur Lumière- agence Concepto)
Conçue et animée par Ariella Masboungi, et la contribution de Fabienne Cresci, architecte-urbaniste, déléguée générale au développement urbain du Grand Lyon

 

La lumière vient enrichir la panoplie dont dispose l’urbanisme et cette nouvelle donne est renforcée par l’envahissement de la nuit par les usages les plus multiples réduisant la distinction entre jour et nuit. La lumière est certainement le matériau architectural le plus capable d’éveiller l’intérêt par son aspect spectaculaire et excitant, de laisser une impression durable dans la conscience collective, le plus apte à transformer l’aspect d’une ville, pour le meilleur et pour le pire. La capacité de la lumière à rendre la ville autre qu’elle-même peut aussi devenir envahissante, lorsqu’elle scénarise les monuments au détriment de l’urbain, sodiumise et pollue l’espace mondial.
Outil le plus apte à transformer l’aspect d’une ville, avec des fortunes diverses, ses ressources sont immenses au regard de la légèreté, de la rapidité et de l’efficacité de son utilisation. Si cet outil n’est pas exempt de risques, sa réversibilité en réduit les dommages possibles faisant réfléchir au rôle de l’éphémère dans un processus de projet urbain, à la fois test, levier, voire mode de dialogue social si la réversibilité est clairement assumée.
La lumière est paradoxale car elle est à la fois légère et puissante. Sa légèreté est son essence même – souplesse des installations, agilité de la conception, humour parfois frivole, fête, charme… À condition d’en jouer avec finesse, intelligence et sensibilité.
Révéler la ville, l’espace urbain, le territoire, inverser des situations négatives, charger des lieux de sens, créer des repères, théâtraliser, préfigurer, créer le lien dans la ville éclatée, sécuriser, apprivoiser l’espace, etc., voici le potentiel de la lumière urbaine.
Et se rajoute à toutes ces potentialités, l’économie d’énergie souvent à la base de la commande publique et de plus en plus fréquemment celle des nouvelles stratégies d’urbanisme lumière. Économisant l’énergie et les émissions à effet de gaz, les concepteurs lumière peuvent introduire ambiances et suppléments d’âme dans la ville. Ils peuvent aussi aider à redécouvrir le rôle que doit jouer l’obscurité en ville.
Comment se reconfigurent ces actions au regard de la sobriété urbaine vers laquelle on doit tendre, vers l’économie des ressources, pour qu’économie soit source de qualité et de plaisir ? Tel est le défi de la conception lumière au service de la ville, des usages et du vivre ensemble.

 

Roger Narboni, artiste plasticien et ingénieur électronicien, est concepteur lumière. Il a créé en 1988 l’agence CONCEPTO (92) spécialisée dans la conception de mises en lumière urbaines, paysagères et architecturales de grandes dimensions et la planification urbaine de l’éclairage. Il a initié en 1987 l’urbanisme lumière et a étudié depuis, plus de 120 schémas directeurs d’aménagement lumière en France et à l’étranger. Depuis une dizaine d’années, il mène une réflexion prospective sur l’éco-conception lumière de l’éclairage public et sur la mise en œuvre de trames noires pour redécouvrir le rôle que peut jouer l’obscurité en ville.

 

1. Ariella Masboungi : Pourquoi penser et aménager la ville par la lumière ?
Roger Narboni :

  • Quelques rappels sur l’éclairage urbain et ses enjeux urbains
  • Les mots clefs de la lumière. Que fait donc le concepteur-lumière ?
  • L’obscurité : Talmond s/ Gironde et la trame noire à Rennes

 

2. Roger Narboni : La lumière, outil de l’urbanisme, du paysage, du patrimoine et de la sobriété énergétique ?

 

3. Fabienne Cresci (CU Lyon), Roger Narboni et Ariella Masboungi : La compétence lumière dans le projet urbain – Débat

 

4. Débat entre Roger Narboni et le public.
Lumière, concertation, nouvelles techniques, mobilité, normes.

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