13 mai 2015

« Une maîtrise d’ouvrage de tolérance sociale à Berlin » – 13 mai 2015

Les conférences « 5 à 7 », Vidéos et podcasts
Paris (92000)

Conférence de Gilles Duhem.
Conçue et animée par Ariella Masboungi, avec la contribution de Jean Frébault, ancien président du conseil de développement du Grand Lyon

 

Comment tisser des liens, dans une ville européenne, entre gagnants et perdants de la mondialisation et de la métropolisation, en respectant leur diversité culturelle, religieuse, socio-économique et ethnique ? Comment répondre à ce défi social et urbain dont la transversalité thématique, déclinée dans un espace de vie locale commun, est mal appréhendée à ce jour mais s’avère essentielle pour l’Europe de demain ?
Des expériences menées courageusement, avec finesse et intelligence, peuvent contribuer à ouvrir le champ de nouvelles réflexions en la matière. Celle menée par Gilles Duhem, petit laboratoire socio-urbain au coeur d’un quartier de grands ensembles à Berlin, « invente » une maîtrise d’ouvrage pragmatique de tolérance sociale qui ne demande qu’à être dupliquée ailleurs à grande échelle.
Berlin, métropole attirant « créatifs » et « hipsters » de toute la planète, ville de tous les défis urbains et humains, au dynamisme économique toutefois fragile et aux fractures sociales croissantes, cherche son destin. Diriger une ONG dans une maison de quartier, après une expérience d’urbaniste opérationnel, amène Gilles Duhem à approcher de près des familles allemandes, migrantes ou non, qui sont peu armées pour profiter de la métropolisation et de la globalisation, qui se déroulent à grande vitesse autour d’elles. Elles en sont d’envieuses spectatrices, oscillant entre repli communautariste fataliste, auto-stigmatisation et radicalisation religieuse agressive.
Comment inventer une méthode qui, conjuguant les efforts des acteurs de la ville et mobilisant les forces vives de la société civile, briserait de manière pérenne le cercle vicieux de l’exclusion et de l’auto-exclusion, du rejet des valeurs fondamentales de la société occidentale et offrirait à la jeune génération un accompagnement dans la durée pour des perspectives d’avenir ?
Nombre de pistes sont à dégager de cette expérience berlinoise. Elle interpelle urbanistes et aménageurs qui portent une responsabilité indéniable en matière de cohésion sociétale, tout en s’appuyant sur des logiques économiques et une transparence sans lesquelles nulle inclusion, nulle équité sociale et territoriale, nul contact entre les diversités en présence, ne pourraient exister de manière durable.
Faire et vivre la ville, c’est partager, dans la pluralité, valeurs et codes communs. L’expérience berlinoise est à verser au débat qui mobiliser de manière croissante le monde de l’aménagement et la société toute entière.

 

 

Gilles Duhem est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris et de l’Institut Français d’Urbanisme. Après avoir été urbaniste opérationnel pendant 10 ans pour un organisme public en Allemagne de l’Est, il dirige depuis 2003 une plate-forme d’engagement citoyen, d’intégration, de cohésion et de tolérance sociale dans le quartier de Rollberg à Berlin-Neukölln (www.morus14.de).

 

 

 

1. Ariella Masboungi : Introduction – Ce que l’on apprend d’Une maîtrise d’oeuvre de la tolérance sociale à Berlin

 

2. Gilles Duhem : Ce que l’Allemagne présente comme avantage pour l’intégration sociale.

 

3. Gilles Duhem : Berlin une ville particulière

 

4. Gilles Duhem : Une expérience de maîtrise d’ouvrage de tolérance sociale : Rollberg-Morus 14

 

5. Gilles Duhem : Enseignements pour acteurs de la ville

 

6. Jean Frébault : Ce que Morus 14 enseigne à l’expérience française par Jean Frébault

 

7. Débat
Questions – Réponses

  • Jean-Luc Poidevin, Directeur délégué Nexity Villes & Projets
  • Claudine Bansept, CGET
  • Bruno Gouallou, LLC Avocats
  • Emmanuel Moulin, Directeur d’Urbact
  • Jean-Pierre Charbonneau, Urbaniste
  • Cécile Ernst, ENCP
  • Hervé Mauclair, ABF, DRAC STAP 75
  • Sarah Mwadia-Mvita, Urbaniste

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