Par Ariella Masboungi
Le terme « urbanisme féministe » semble faire peur. Trop radical ? Trop militant ? Trop connoté ? Tentative de définition en s’appuyant sur des exemples de pays, autres que la France, qui l’ont adopté.
Urbanisme féministe, terme choisi aussi bien en Espagne qu’en Amérique latine, fait souvent grincer des dents, tant il évoque pour certains la radicalité, le « wokisme », la ville genrée, la discrimination positive, etc. Des réserves qui émaneraient autant de femmes que d’hommes. Pourtant, il est revendiqué en tant que tel par nombre d’acteurs de la ville échappant à toutes ces accusations, et cela pour faire la ville meilleure. Oser les termes directs, moins nuancés et plus radicaux est souvent bienfaiteur pour échapper à la « novlangue », aux positions molles et aux détours inefficaces.
Parler d’urbanisme féministe peut paraître excessif dans des villes européennes où la démocratie est d’actualité, où le droit des femmes est reconnu, voire affirmé dans de nombreux textes européens récents – dont certains évoquent le rôle des femmes dans la gestion urbaine –, et où la femme a droit de cité dans l’espace public, contrairement à nombre de pays, dont ceux du Maghreb (où les cafés sont occupés exclusivement par des hommes), sans parler de l’oppression subie par les femmes en Iran, en Afghanistan ou en Arabie Saoudite.