230 p., 32 euros
L’aménagement n’est plus obligatoirement une question d’argent. Un projet fort, de qualité, porté politiquement, étudié en adéquation avec les modes de vie et en négociation avec le marché, trouve ses financements publics et ceux-ci servent de levier aux investissements privés, assurant la faisabilité et la crédibilité du projet.
Ce qui est essentiel dans un projet, c’est aussi de réunir les conditions pour le passage à l’acte; qu’il soit conduit avec souplesse, adaptabilité pour faire face aux aléas liés à des compétitions territoriales de plus en plus vives comme pour accueillir les enrichissements apportés par le temps long de la ville.
Interpellé par les évolutions des modes de vie, de la demande ou de la réceptivité sociale, le métier d’aménageur, en charge des extensions ou des renouvellements urbains, devient plus complexe, mobilise des compétences et des techniques nouvelles : travailler en relation avec divers intervenants qui concourent à faire la ville, diversifier les modes opératoires – tantôt « ensemblier », tantôt simple opérateur – hors du modèle dominant de la ZAC, proposer également à ses partenaires de nouveaux raisonnements économiques et financiers, évaluer les impacts de l’aménagement en termes de valoraisation fiscale, économique, sociale et urbaine.
Les changements sociétaux, économiques, législatifs qui transforment les façons de faire la ville, de la concevoir, de l’aménager, de la financer, de la gérer et de la manager se traduisent par de nouveaux modes de conduite et de pilotage des projets, par une importance accrue de la fonction de maîtrise d’ouvrage urbaine, et donc par une nouvelle définition de la nature des relations entre aménageurs et collectivités publiques.
Fabriquer la ville, à travers la diversité des points de vue et des expériences qui s’y expriment tente d’éclairer de manière ouverte et prospective l’évolution du métier d’aménageur et de susciter le débat.
Président du Club 2000-2002
Jean-Luc Poidevin